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Page:Aimard - Ourson-tête-de-fer.djvu/134

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On atteignit ainsi le débarcadère.

Une embarcation montée par dix hommes se balançait au pied de l’échelle.

Les adieux commencèrent.

Le capitaine Ourson Tête-de-Fer et son ami le Poletais serrèrent une dernière fois la main de M. d’Ogeron et des principaux chefs de la flibuste ; tandis que Alexandre, l’engage du boucanier, faisait descendre les animaux, c’est-à-dire les chiens et les sangliers, fidèles compagnons d’Ourson, dans le canot, où ils s’installèrent aussitôt sous les bancs.

Les deux Frères de la Côte s’embarquèrent ; et l’on poussa au large.

L’air était frais, la mer clapoteuse ; quelques nuages glissaient rapides sur le ciel d’un bleu sombre émaillé d’étoiles brillantes comme d’une poussière de diamant ; la lune, presque dans son plein, éclairait la nuit de sa pâle clarté.

La mer était étale.

Les nageurs, courbés sur leurs avirons, franchirent en moins d’un quart d’heure la distance qui les séparait du navire mouillé en grande rade.

Le canot, hélé et reconnu par la sentinelle du Château de l’arrière, accosta le navire par la hanche de tribord.

Pierre Legrand, le second capitaine de la frégate, attendait respectueusement son chef à la coupée, et, lorsqu’il parut, il lui fit rendre les honneurs dus à son rang.