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Page:Aimard - Ourson-tête-de-fer.djvu/166

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Cinq minutes plus tard, tous les matelots étaient réunis sur l’avant du grand mât.

Le réveil n’avait pas été long ; les Frères de la Côte dormaient étendus pêle-mêle dans l’entrepont, ou dans les postes à canons ; le hamac était un luxe que les flibustiers ne se permettaient pas.

Le capitaine appela ses officiers sur le château d’arrière.

— Messieurs, leur dit-il, n’oubliez pas ceci : il s’agit d’une surprise, non d’un combat ; tâchons, s’il est possible, de ne pas tirer un seul coup de fusil. Notre affaire, en ce moment, n’est pas de nous battre, mais d’avoir des provisions. Est-ce bien compris ?

— Parfaitement, oui, capitaine, répondirent les officiers.

— Nous avons le cap juste sur l’entrée du port de Guantanamo ; il y a là une colonie de pêcheurs qui s’est établie depuis une vingtaine d’années en cet endroit ; ces gens sont riches, leur port trafique avec la ville de Santiago qui est peu éloignée, et a laquelle il fournit des céréales, des porcs et des bœufs amenés là de l’intérieur : nous trouverons donc tout ce qu’il nous faut. Voici maintenant comment nous procéderons : le Poletais et l’Olonnais avec chacun cent cinquante hommes, précéderont la frégate dans des pirogues dont les avirons seront garnis au portage pour ne pas donner l’éveil. Le Poletais cernera le village à droite, tandis