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Page:Aimard - Ourson-tête-de-fer.djvu/222

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tient, qu’elle est entrée ce matin dans le port, et qu’elle se nomme la Santa Catalina.

— Je vois avec plaisir que tu n’as rien oublié.

— Bien, mais elle n’est pas venue toute seule de la Vera-Cruz, je présume ; elle avait un équipage, un capitaine ?

— Certes ! elle avait un capitaine et de plus un équipage de six hommes.

— Bon et que sont-ils devenus ? auraient-ils déserté, par hasard, matelots et capitaine ?

— Hélas ! mon pauvre ami, dit le pseudo-don Torribio Moreno en prenant un air paterne, nous sommes tous mortels.

— Proverbe aussi sage que véridique.

— Voici donc ce qui est arrivé.

— Je t’écoute.

— La goélette a reconnu la terre trop tard hier soir pour se hasarder dans la passe, elle a donc été contrainte de louvoyer bord sur bord une partie de la nuit, afin d’entrer dans le port au lever du soleil. Vers minuit, en virant, le capitaine est tombé à la mer.

— Pauvre capitaine ! fit Barthélémy avec un grand sérieux. Et on ne l’a pas repêché ?

— On a essayé du moins.

— Ah !

— Mais, vois la fatalité ! une embarcation fut mise à la mer, quatre hommes y descendirent. Malheureusement la chaleur avait fait fondre la braie