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Page:Aimard - Ourson-tête-de-fer.djvu/236

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La manœuvre commandée par le flibustier s’exécuta sur le brick avec une rapidité qui tenait de l’enchantement.

La frégate continua à s’avancer encore pendant quelques minutes, puis, elle aussi, mit sur le mât.

Les deux navires se trouvaient à petite portée de fusil.

Ourson reprit alors la conversation un instant interrompue.

— Quel est le nom du navire ? demanda-t-il.

— Le San-Juan-Bautista, de trois cent cinquante tonneaux.

— De quoi est-il chargé ?

— D’indigo, de café, de plata piña[1] et d’argent en lingots.

À cette éblouissante énumération des richesses que renfermait le brick, un frisson de joie parcourut comme un courant électrique les rangs des flibustiers.

— D’où vient le navire ? reprit Ourson.

— De Cartagena de las Indias, se rendant à Cadix, en droite ligne.

Au nom de Carthagène, le capitaine réprima un geste de surprise.

  1. On nomme plata piña, des vases, des plats, des assiettes et des gobelets d’argent, brisés à coups de marteaux, et qui ne paient de cette façon que des droits très-faibles.