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Page:Aimard - Ourson-tête-de-fer.djvu/254

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mais la lettre parviendra, je vous le jure ; donnez-la-moi.

— Vous l’aurez demain.

— Et cette lettre ? fit doña Elmina d’une voix haletante.

— Je la remis le lendemain à Barthélémy ; cette lettre ne contenait que trois mots Cartagena, Luego, Peligro. Mais il fallait que la personne à qui elle était destinée sût qui la lui envoyait. Alors je me souvins de certaine bague qui ne te quitte jamais, que tu portes toujours là dans un sachet de peau parfumée, sur ton cœur. Je te t’enlevai pendant ton sommeil et, ma foi, j’apposai bravement le cachet sur la lettre.

— Tu as fait cela, Lilia ?

— Je l’ai fait, mon Dieu oui, ma bien-aimée ; ai-je eu tort ?

— Oh ! Lilia, ma chère Lilia, s’écria doña Elmina en se jetant dans ses bras, merci, merci mille fois !

— Trois jours plus tard, Barthélemy, que je n’avais pas vu, bien que je l’eusse cherché partout dans la forêt, vint me trouver ici même. — « La lettre est partie, me dit-il, dans dix jours au plus tard elle arrivera. »

— Oh ! pourvu qu’il la reçoive ! murmura la fille de don José.

Doña Lilia sourit.

— Il y a quatorze jours, reprit-elle, un matin, Barthélémy me dit :