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Page:Aimard - Ourson-tête-de-fer.djvu/258

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qui assistaient chaque fois aux tertulias du gouverneur l’avaient, du premier coup, reconnu pour un cristiano viejo et un véritable hidalgo de la Castille vieille.

Nous noterons en passant que dans l’Amérique espagnole et même dans la Péninsule, on ne donne le titre de cristiano viejo, c’est-à-dire vieux chrétien, car c’est un titre véritable, qu’aux personnes de pure race blanche et dont le sang ne s’est jamais mêlé avec celui des Indiens en Amérique et celui des Maures, en Espagne.

Don José Rivas, émerveillé à la vue d’un aussi beau joueur, s’était senti entraîné vers lui par une instinctive sympathie, et lui avait ouvert à deux battants les portes de sa maison.

Donc tout souriait à l’aventurier, il était riche, considéré et de plus il se sentait sous les pieds un charmant navire.

Cependant, malgré tous ces bonheurs, le capitaine Barthélémy n’était pas complètement heureux ; il y avait un point sombre dans son horizon bleu, point imperceptible a la vérité, mais qui, semblable aux pamperos de la côte Buenos-ayrienne, pouvait en quelques secondes prendre des proportions immenses et se changer en ouragan.

Ce jour-là, vers sept heures du matin, le digne capitaine était assis pensif dans la cabine de son navire, la Santa-Catalina, les coudes appuyés sur