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Page:Aimard - Ourson-tête-de-fer.djvu/263

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tu donnes la fête. Pendant que tes convives, tout au plaisir, jouent, boivent et dansent dans la chambre de l’arrière, tu appareilles sans bruit, tu sors de la rade ; une fois à deux ou trois lieues au large, nous mettons à rançon nos convives et le tour est fait.

— Bon ! mais ta fortune à toi, tu l’abandonnes donc ?

— Mon pauvre Barthélemy, tu ne seras jamais qu’un niais, fit-il en haussant les épaules et en le regardant avec un sourire railleur. Combien as-tu embarqué de barils à bord de la goélette ?

— Trente, pardieu ; tu le sais bien, il me semble ?

— Le compte est exact ; eh bien, douze de ces barils sont pleins d’or ; j’ai réalisé tout doucement ma fortune, sous prétexte de grands achats de terrains, de maisons, etc., etc. ; elle est a présent tout entière à bord de la Santa-Catalina ; comprends-tu ?

— Pardieu !

— Et que penses-tu de mon idée ?

— Que c’est une assez jolie infamie ! répondit nettement le capitaine.

— Bah ! des gavachos, cher ami, c’est de bonne guerre !

— Peut-être, et la jeune fille ?

— Les jeunes filles, tu veux dire, car il y en a deux fort jolies même.

— Deux jeunes filles ?