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Page:Aimard - Ourson-tête-de-fer.djvu/282

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différentes de celles que nous lui voyons aujourd’hui et devant lequel il était passé une heure auparavant.

Arrivé à une portée de fusil du jacal, il aperçut, devant la porte même un nègre à cheval, arrêté, et tenant un second cheval en bride.

— Grâce à Dieu ! murmura-t-il, elle a eu la patience de m’attendre.

Et il enfonça les éperons dans les flancs de sa monture qui partit comme un trait.

Au bruit causé par cette course rapide, une délicieuse jeune fille apparut craintivement sur le seuil de la hutte.

Cette jeune fille était doña Lilia.

En un instant le capitaine fut auprès d’elle, sauta à terre, jeta la bride au nègre et salua respectueusement sa charmante visiteuse sur les pas de laquelle il entra dans le jacal.

— Vous vous êtes bien fait attendre, señor, dit doña Lilia, en faisant cette moue mutine qui la rendait si ravissante. N’avez-vous donc pas reçu ma lettre ? ou bien avez-vous oublié ce qu’elle contenait ?

— Vous ne le croyez pas, señorita ; vous devez être convaincue au contraire qu’un mot de vous est pour moi un ordre et que je serai toujours heureux de vous obéir.

— Peut-être ! mais avec peu d’empressement, fit-elle d’un air railleur.