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Page:Aimard - Ourson-tête-de-fer.djvu/284

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cellier ; j’ai appliqué l’œil à la fente d’une cloison et j’ai vu et entendu des choses à faire frémir un alcade et même un alguazil, gens assez peu timorés d’ordinaire.

— Bah ! quoi donc, capitaine ? s’écria-t-elle curieusement.

— Ah ! voilà, fit-il en hochant la tête ; je ne peux pas le dire.

— Alors c’est l’Apocalypse que vous me racontez-là ?

— Moi, par exemple ?

— Dam ! vous êtes tout confit en mystère.

— Hélas ! dit-il d’un air tragi-comique, est-ce ma faute à moi, señorita, si l’existence qu’on nous a faite est toute de mystère ? si nous allons, si nous venons, si nous dormons, si nous veillons, toujours avec mystère ? si le mystère nous enveloppe, plane sur nos têtes et gronde sourdement sous nos pieds ?

— Est-ce que vous devenez fou ? mon cher capitaine, lui dit la jeune fille, en le regardant bien en face.

— Moi ?

— Oui !

— Non pas que je sache ! je vous réponds, voilà tout, señorita.

— Ah ! vous appelez cela répondre, vous ?

— Puisque je vous dis, señorita, que le mystère…

— Ah ! non, je vous en prie, capitaine, inter-