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Page:Aimard - Ourson-tête-de-fer.djvu/288

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— Aussi, vous avez une façon de dire les choses !

— Allons ! bien. Si je ne parle pas on veut m’arracher les yeux : Si je parle, on se trouve mal ; me voilà dans une jolie situation !

— Taisez-vous !

— Je ne demande pas mieux.

— Répondez ?

— Ah ! bien.

— Quand arrivera le capitaine ?

— Cette nuit, probablement.

— Pouvez-vous communiquer avec lui ?

— Je le pourrai, c’est-à-dire… non, je ne peux pas !

— Voulez-vous m’expliquer cette contradiction ? s’il vous plaît.

— C’est bien facile, señorita. Je le pourrais, si j’avais une embarcation, un canot, une pirogue quelconque ; je ne le peux pas, parce que je manque des moyens de locomotion précités et qu’il m’est impossible, malgré toute ma bonne volonté, de faire au moins quatre lieues à la nage, sans compter que je serais probablement happé au passage par les requins qui ont la mauvaise habitude de venir continuellement flâner le long des côtes.

— Ainsi, c’est une embarcation qui vous manque ?

— Ô mon Dieu ! n’importe quoi ? pourvu que je puisse me mettre dedans.