Page:Aimard - Ourson-tête-de-fer.djvu/302

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Le capitaine, après avoir fait a voix basse quelques recommandations particulières à l’Olonnais, prit son fusil :

— Je suis prêt, Frère, dit-il à Barthélemy.

— Viens donc.

Ils sortirent de la grotte et presque aussitôt ils se trouvèrent devant une montagne au sommet et sur les flancs de laquelle s’étagaient les maisons d’un charmant village.

— Avant d’aller plus loin, dit le boucanier en s’arrêtant, j’ai quelques questions à t’adresser ; es-tu disposé à me répondre ?

— Certes, matelot ; je sais que tu es un cœur loyal et un véritable Frère de la Côte.

— Merci ; as-tu reçu il y a un mois environ, au Port-Margot, un billet, ne contenant que trois mots et portant l’empreinte d’un cachet que seul tu peux connaître ?

— Je l’ai reçu, Frère.

— Ton arrivée ici se rattache-t-elle à la réception de ce billet, ou bien est-ce le hasard seul qui t’a conduit sur cette côte ?

— Aussitôt ce billet reçu, j’ai organisé une expédition et je suis parti pour Carthagène.

— Dans quel but ?

— Dans celui de venir sans perdre de temps en aide à la personne qui réclamait mon secours, et de sacrifier ma vie, s’il le faut, pour la sauver, répondit Ourson avec émotion.