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Page:Aimard - Ourson-tête-de-fer.djvu/338

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narquoise de Barthélemy, qu’il était loin de supposer aussi près.

— Toi ici ? s’écria-t-il.

— Tu y es bien, répondit le boucanier d’un air goguenard.

— Moi, cela se conçoit, mais toi ? m’expliqueras-tu… ?

— Tout a l’heure, cher ami, tout à l’heure, reprit-il avec son même accent railleur, entrons toujours, j’ai des nouvelles.

— Ah çà, tout le monde a donc des nouvelles aujourd’hui ?

— Il paraît, fit légèrement le boucanier.

Et sans plus attendre, il ouvrit lui-même la porte en souriant de cet air moitié figue, moitié raisin, qui avait le privilège de donner le frisson au Mexicain.

Ils entrèrent.

Le gouverneur et le commandant de la garnison de Carthagène, don Lopez Aldao, étaient debout au milieu du salon : ils causaient avec doña Elmina et doña Lilia.

La conversation semblait être fort animée et montée sur un ton presque menaçant.

En apercevant don Torribio, doña Elmina se tourna vivement vers lui.

— Devant cet homme, s’écria-t-elle, puisque le hasard ou plutôt Dieu, l’amène ici, je vous dirai, mon père, que jamais je ne consentirai à être sa femme.