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Page:Aimard - Ourson-tête-de-fer.djvu/51

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rendait les flibustiers si redoutables à leurs ennemis.

En somme, c’était un homme supérieur, et, comme on dirait aujourd’hui, un excentrique.

Nous citerons deux preuves à l’appui de ce que nous avançons.

La première témoignait d’une audace peu commune pour l’époque de superstition où il vivait : il n’avait pas craint d’appareiller un vendredi et un treize, avec un équipage de quatre cent soixante-treize hommes.

La seconde était plus singulière encore : en quelque lieu que le capitaine allât, il était constamment suivi par deux venteurs, ou chiens courants, et deux sangliers sauvages d’une férocité extraordinaire, qui cependant vivaient entre eux en parfaite intelligence et lui avaient voué un attachement à toute épreuve.

En ce moment même, assis au milieu de ses convives, il avait, couchés à ses pieds, ses quatre inséparables compagnons, et ne manquait pas à chaque instant de leur faire passer sous la table les reliefs des meilleurs morceaux servis sur son assiette.

Le capitaine Ourson Tête-de-Fer étant un des principaux personnages de cette histoire, nous dirons en quelques mots ce qui lui était arrivé depuis son débarquement sur la Côte.

Cinq ou six ans avant l’époque où commence notre histoire, un navire, venant de Dieppe, arriva à Port-Margot.