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Page:Aimard - Ourson-tête-de-fer.djvu/92

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du capitaine, et ils se retirèrent, le laissant libre de se livrer au sommeil.

Mais le capitaine ne dormit pas ; un sentiment inconnu qui se glissait sournoisement dans son cœur, une curiosité dont il n’essayait même pas de se rendre compte, le tinrent éveillé pendant la nuit entière.

Malgré lui, les paroles du beau Laurent résonnaient toujours à son oreille.

Le lendemain matin, au point du jour, ainsi qu’il l’avait promis, Vent-en-Panne, l’homme exact par excellence, accompagné de deux de ses engages, armés jusqu’aux dents, frappait à la porte d’Ourson. Le capitaine lui ouvrit lui-même et vint au-devant de lui, la main tendue.

— Nous sommes prêts, dit-il.

— Alors mettons-nous en route, répondit Vent-en-Panne. En faisant diligence, peut-être rejoindrons-nous vers onze heures ou midi le Poletais à son boucan ; sinon, nous n’aurons plus la chance de le rencontrer avant six heures du soir.

Ourson fit aussitôt avertir les Espagnols.

Dix minutes plus tard, la caravane quittait la maison du flibustier et, tournant le dos à la mer, prenait la direction des montagnes.

Vent-en-Panne et Ourson, suivi de ses chiens et de ses sangliers, dont nous l’avons dit, il ne se séparait jamais, marchaient en tête.

Venaient ensuite les deux dames à cheval ; elles