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Page:Aimard - Par mer et par terre : le batard.djvu/108

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chemise, et examina curieusement les tatouages gravés sur le poignet gauche et correspondant avec un point placé à la naissance du pouce.

Ces tatouages représentaient une tête de mort avec deux os en croix, au-dessous desquels deux petites barres étaient tracées en travers ; au-dessus, à droite était figuré un collier d’ours gris, ouvert. Ce collier était placé à gauche, mais beaucoup plus haut que les autres tatouages.

— Mon fils est un grand brave ! dit l’Indienne d’une voix profonde ; Mayava le sauvera, elle rendra la Panthère à ses frères les Comanches-Bisons. Que mon fils boive, il a besoin de dormir.

Olivier vida le gobelet d’un trait, et le rendit à l’Indienne.

Presque aussitôt le blessé tomba dans un sommeil profond et très-calme.

L’Indienne prit alors, dans une calebasse qu’elle portait, des plantes pilées, et elle les entassa, en forme de cataplasme, autour de la blessure ; puis elle saupoudra ce cataplasme avec une poudre jaunâtre, presque impalpable, versa par dessus le jus des plantes pilées ; cela fait, elle enveloppa la cuisse, sans cependant la serrer.

— Le sommeil de mon fils ne doit pas être troublé, dit-elle demain, Mayava reviendra faire un second pansement à cette même heure. Qu’un des Visages-Pâles veille.

— Je veillerai, dit le docteur.

— Et moi aussi, ajouta Ivon.

— Moi, dit don Diego Quiros, je prierai Dieu pour qu’il le sauve.

Don Diego sortit, après avoir mis un baiser au front du blessé endormi.