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Page:Aimard - Par mer et par terre : le batard.djvu/166

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CHAPITRE VIII

DE QUELLE FAÇON EXCENTRIQUE OLIVIER ET BELHUMEUR SE RENCONTRÈRENT.


Depuis plusieurs jours, Olivier, ainsi que cela arrive souvent aux chasseurs, et les fervents imitateurs de saint Hubert dans le noble art de vénerie nous comprendront, Olivier, disons-nous, s’était laissé emporter à la poursuite d’un magnifique jaguar qui, de remise en remise, et rusant sur ses passées, lui avait fait faire plus de trente lieues à travers, nous ne dirons pas des chemins, il n’en existe pas dans les savanes, mais des terrains défoncés, marécageux et encombrés de toutes espèces de détritus ; ces parages ayant été à une époque, pas encore très-éloignée, occupés par des castors.

Enfin, après quatre jours d’une chasse obstinée, l’entêtement de l’homme l’avait emporté sur la ruse de l’animal le jaguar avait été tué raide d’une balle entre les deux yeux, à trois cents pas, ce qui, certes, est un beau coup.

Olivier, après avoir enlevé la peau de l’animal et l’avoir frottée avec de la cendre et crochetée sur le sol, afin de la laisser sécher au brûlant soleil de midi, s’était assis à l’ombre d’un immense