Aller au contenu

Page:Aimard - Par mer et par terre : le batard.djvu/229

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— Après-demain, soit, mon ami ; mais sans remise.

— Je vous le promets.

— Combien compte-t-on de lieues de Cadix à Madrid !

— Environ cent vingt-cinq lieues, mon ami, par des chemins exécrables ; c’est un long voyage.

— Bah à quinze lieues par jour, c’est huit ou neuf jours tout au plus.

— Il nous serait même facile d’aller plus vite, mais les mules ne nous suivraient pas ; elles resteraient forcément en arrière.

— C’est juste ; nous nous en tiendrons à dix lieues.

— C’est tout ce que pourront faire les mules.

— Surtout, je vous en prie, ne donnez pas la date fixe de notre arrivée.

— Pourquoi donc cela ?

— Parce que je désire arriver à l’improviste, incognito, sans être attendu ; ainsi je jugerai mieux les choses par la réception qui me sera faite, mon ami.

— Soit. Vous êtes un peu souffrant ; malgré votre vif désir devoir enfin votre père, il vous est impossible de partir pour Madrid avant dix ou quinze jours. Est-ce bien cela ?

— Mon cher Jose, vous avez admirablement compris ma pensée ; j’arriverai ainsi avant même qu’on me croie parti.

La porte s’ouvrit, un domestique annonça le courrier.

— Qu’il entre, ordonna le banquier.

Le courrier entra et salua respectueusement.