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Page:Aimard - Par mer et par terre : le batard.djvu/241

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— Je consens à recevoir le marquis de Palmarès, dit-il en faisant un geste de la main.

Le valet se retira à reculons et disparut derrière la portière.

Après un instant la portière fut relevée.

— Son Excellence le marquis de Palmarès Frias y Soto, annonça le valet.

Le marquis entra, fit quelques pas et salua le duc avec un affectueux respect ; derrière lui, la portière retomba et la porte fut refermée.

— Soyez le bienvenu, marquis, dit le duc en lui indiquant un fauteuil. Vous quittez Madrid ?

— Pour quelques jours seulement, monsieur le duc : Mme de Palmarès désire me voir.

— Est-il donc nécessaire que ma fille vous écrive, marquis, pour que vous vous décidiez à vous rendre près d’elle ?

— Bien loin de là, monsieur le duc, mon plus vif désir serait de passer ma vie à Balmarina, auprès de doña Santa de Salaberry, mon épouse bien-aimée.

— En êtes-vous bien sûr, monsieur le marquis ? reprit le duc avec une ironie triste il me semble à moi que cet amour, dont vous faites un si grand bruit, n’est pas aussi profond que vous voudriez me le faire croire.

— Je regrette que telle soit votre pensée, monsieur le duc ; j’aime sincèrement la marquise, je n’aime qu’elle.

— Dieu le veuille, marquis ; malheureusement on raconte bien des choses sur vous, à la cour et même à la ville ! On prétend que vous n’avez pas complétement perdu vos vieilles habitudes de galanterie.