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Page:Aimard - Par mer et par terre : le batard.djvu/262

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caisse, dont l’intérieur était rempli de sacs d’argent.

Le notaire referma gravement sa serviette, la replaça sous son bras, salua respectueusement et sortit.

— Pas d’enfantillages, marquis, dit le duc à Olivier, dès que la porte se fut refermée sur le notaire ; vous ne connaissez pas la fortune de notre maison ; cette somme, qui vous semble si considérable, n’est rien pour moi. J’entends que vous portiez dignement votre nom. J’ai donné dix millions de dot à votre sœur, chacun de vos frères avait des revenus doubles du vôtre ; vous êtes un Pacheco, et les Pacheco sont des ricos-hombres, ajouta-t-il en souriant ; donc, ne songeons plus à cette misère.

— J’ai promis de vous obéir, mon père.

— Je ne vous en demande pas davantage. Maintenant, écoutez ces quelques mots, je vous prie.

— Parlez, monsieur le duc.

— Toute la haute noblesse, à laquelle nous sommes alliés, vous fera bon accueil ; elle est bien disposée pour vous. Souvenez-vous que vous avez été élevé en France, que vous avez été au service de cette nation en qualité d’officier de marine. Vous êtes le fils de l’un de mes meilleurs amis, mort en me sauvant la vie. J’avais juré à votre père de veiller sur vous, ce que j’ai fait tout en vous laissant libre de suivre telle carrière qu’il vous plairait. Je vous ai toujours beaucoup aimé. Ayant eu le malheur de perdre mes deux fils, tués à la prise du Callao, j’ai résolu de vous adopter, ce que j’ai fait. Ah ! j’oubliais…, comme il faut toujours citer des noms, votre père se nommait Oli-