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Page:Aimard - Par mer et par terre : le batard.djvu/298

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CHAPITRE XIV

OÙ LA FOUDRE ÉCLATE AVEC UN HORRIBLE FRACAS.


Quatorze mois s’écoulèrent depuis le voyage à Cadix, sans offrir aucun événement saillant dans la vie habituelle de nos personnages.

Olivier connaissant mieux son père, qu’il visitait chaque jour, et avec lequel il dînait ou déjeunait quatre ou cinq fois par semaine, sentait son affection pour lui grandir de plus en plus ; les manières de l’ancien marin devenaient moins farouches, il s’humanisait sans presque s’en apercevoir ; il étendait ses relations, se lançait peu à peu dans le monde, dont toutes les portes lui étaient ouvertes, et où il était toujours admirablement reçu, horresco referens ! sans encore avoir accepté aucune des charges qu’on lui proposait.

Olivier cependant devenait presque courtisan ; il faisait de fréquentes apparitions à la cour, se mêlait aux autres seigneurs, et profitait de sa qualité de grand d’Espagne de première classe pour assister, au moins deux fois par semaine, au jeu de la Reine mère.

Hâtons-nous de dire que, dans son for intérieur, Olivier n’avait nullement changé : ses idées et ses opinions étaient restées absolument telles qu’elles étaient le premier jour de son arrivée à Madrid ;