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Page:Aimard - Par mer et par terre : le batard.djvu/335

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la bêtise humaine. Vers midi, cette foule devint si compacte, non-seulement dans la calle de Alcala, mais encore sur la Puerta del Sol, où elle débordait, que la police fut contrainte de la dissiper.

Olivier avait demandé une audience particulière à la reine régente ; cette audience lui avait été accordée pour le lendemain sept heures du matin ; Olivier ne sortit pas de chez lui, où pendant toute la journée affluèrent les cartes de toute la grandesse.

Vers le soir, don Sylvio Carvajal se présenta.

— Eh bien ? lui demanda Olivier.

— Le prisonnier est tombé dans une apathie complète ; il garde un silence farouche, monseigneur, répondit le chef de la police.

— Il n’a vu personne ?

— Non, monseigneur ; il est au secret le plus absolu.

— Mieux vaut qu’il en soit ainsi.

— Et vous, monseigneur, me permettez-vous de vous demander ce que vous comptez faire ?

— J’ai demain audience de Sa Majesté la Reine régente, à sept heures du matin. Soyez ici à midi, nous causerons.

— Je serai exact, monseigneur. Votre Excellence n’a pas oublié la parole qu’elle m’a donnée ?

— Nul ne verra ce billet, aucun nom ne sera prononcé : je m’y suis engagé envers vous.

— Merci, monseigneur. À demain midi.

— C’est convenu.

Don Sylvio Carvajal salua et se retira.

Le lendemain, à sept heures précises, Olivier se présenta au palais. Il fut immédiatement introduit en présence de la reine régente.