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Page:Aimard - Par mer et par terre : le batard.djvu/367

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La porte s’ouvrit doucement, le dominicain entra et vint s’agenouiller près d’Olivier.

L’orage était calmé, l’aube commençait à blanchir les vitres des fenêtres : il était cinq heures du matin.

Le moribond fit tout à coup un mouvement.

La paralysie qui immobilisait depuis si longtemps son corps avait disparu subitement ; il se dressa sur son séant, étendit le bras droit, appuya la main sur la tête de son fils, muet de surprise et croyant presque à un miracle ; son visage transfiguré prit une expression radieuse de bonheur ; ses yeux brillèrent d’un éclat presque surnaturel, et il s’écria d’une voix vibrante :

— Mon fils ! mon fils ! soyez béni ! Seigneur recevez-moi ! je viens à vous !

Il retomba en arrière sur ses oreillers et demeura immobile.

Son âme était remontée vers son créateur.

— C’est la mort d’un juste ! dit le dominicain en se signant.

Olivier mit un baiser sur le front de son père, lui ferma pieusement les yeux, et, brisé par tant d’émotions poignantes, il tomba sans connaissance sur le plancher.

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