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Page:Aimard - Par mer et par terre : le batard.djvu/37

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ment pastorale, et comme la Suisse seule peut en célébrer.

Elle a été décrite par beaucoup d’autres écrivains, après lesquels notre description serait forcément bien pâle ; d’ailleurs, elle nous entraînerait beaucoup trop loin, et elle ne se rattache par aucun point à notre récit.

Nous dirons seulement qu’elle était essentiellement païenne et surtout patriotique : les anciens dieux de l’Olympe, mêlés à ceux des Gaulois ou plutôt des Celtes et aux héros des grandes luttes de l’indépendance suisse, en furent les principaux personnages, ainsi que les vignerons, les agriculteurs et tous les corps de métiers se rapportant à ces deux importantes et nobles professions, dont dépendent essentiellement le bien-être et le bonheur des populations laborieuses.

La fête, commencée à sept heures du matin, se prolongea pendant la journée tout entière.

On mangeait et on buvait sur les estrades sans abandonner ses places.

Enfin un dernier coup de canon annonça la clôture de la fête, que chacun fut libre d’aller continuer chez soi.

La foule s’écoula lentement, paisiblement, et, grâce peut-être à l’absence de la police, sans que l’on eût à regretter le plus léger accident.

Nos trois voyageurs avaient amplement satisfait leur curiosité, mais ils mouraient littéralement de faim. La première chose qu’ils firent fut de demander à manger.

L’hôtelier, en homme intelligent, avait prévu le cas, un superbe souper les attendait,