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Page:Aimard - Rayon de soleil, 1866.djvu/186

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les drames du nouveau-monde



disant que c’était délicieux pour accommoder le poisson. Moi, sans aucune méfiance, j’ai accepté, et j’en ai mangé ; nous en avons tous mangé : mais ensuite nous avons tous été saisis par le sommeil, Keewaygoosturkumkankingewock, Quanonshet, Madokawandock et moi : et voilà qu’en nous réveillant, nous ne trouvons plus la jeune fille !  !

Ce petit speech fut débité avec la bonhomie stupide et sans fard qui caractérisait le gros Hollandais. En cette circonstance, bien lui en prit d’avoir la réputation d’un imbécile ; on le jugea incapable d’imaginer un tel mensonge, et on le crut sur parole. Aussitôt les sauvages s’élancèrent dans toutes les directions pour reconnaître les traces d’Oonomoo ; mais après quelques investigations inutiles, ils renoncèrent à toute poursuite : en efîet, le sol était tellement piétiné que toutes les empreintes de pas se confondaient réciproquement.

Cependant quelques Shawnees se montrèrent moins crédules, et, après avoir réfléchi quelques instants, firent l’argument qu’on va voir :

— Oonomoo le huron est un courageux Indien, mais il ne peut entrer dans une hutte sans que