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Page:Aimard - Rayon de soleil, 1866.djvu/61

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Tout à coup, un Shawnee s’aperçut que le bateau était en marche. Cette surprenante découverte lui arracha une exclamation gutturale qui éveilla l’attention de ses deux compagnons.

Tous trois bondirent vers le canot : mais, aussitôt, le léger esquif avait glissé comme un éclair à plusieurs pieds de distance ; puis, s’était levé tout droit sur sa poupe et, par-dessus les buissons, s’était jeté à l’eau.

Une paire de mocassins leur apparut comme une ombre dans ce tourbillon subit ; il n’en fallait pas davantage pour expliquer le mystère.

Les Shawnees poussèrent un cri de fureur ; mais il n’était plus temps. Oonomoo, en lançant le canot à la rivière, avait eu l’adresse de le faire tomber à plat sur sa quille ; en même temps il s’était couché dans le fond, et le canot obéissant à l’impulsion première avait fui jusqu’au milieu du courant.

Les Shawnees furieux coururent sur le bord, cherchant à découvrir celui qui venait de les jouer ainsi. Ils ne purent rien voir, Oonomoo était complètement caché par les flancs de l’embarcation, au fond de laquelle il restait étendu. Seulement, il avait passé son bras par-dessus le