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Page:Aimard - Rayon de soleil, 1866.djvu/69

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Des hurlements suivirent ce cataclysme intérieur ; et, du milieu de l’édifice ébranlé, surgit un nègre éperdu de terreur.

— Oh ! monsieur l’Indien ! fusillez pas moi ! tuez pas moi ! Gracieux et bon monsieur l’Indien ! blessez pas moi ! Jetez pas votre tomahawk sur pauvre Caton ! Caton n’a jamais blessé un Indien de sa vie ! faites pas de mal ! faites pas ! Boo-hoo-oo-oo-oo !

À ce discours naïf et tumultueux, Canfield reconnut le nègre favori de la famille Prescott.

— Debout, Caton ! debout tête folle ! ne me reconnais-tu pas ?

— Oh ! blessez pas moi ! tuez pas pauvre Caton ! Caton n’a jamais fait mal à un bon Indien de sa vie ! Charmant, bon monsieur l’Indien ! laissez aller moi ! tout ce que vous voudrez, moi le ferai ! moi vous servirai tout le temps ! blessez pas pauvre noir Caton ! répétait le mauricaud en se prosternant de plus en plus.

— Tiens-toi debout, ou je te relève par les oreilles ! s’écria Canfield en se baissant pour arracher le nègre à son humble posture.

Mais le pauvre Caton était si effaré qu’il n’entendait rien, et ne pût même pas se soutenir