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Page:Alain - Le Citoyen contre les pouvoirs, 1926.djvu/199

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CHERCHONS LE RENDEMENT,
NON LA PUISSANCE.

J’ai formé il y a bien dix ans, QUE LA MACHINE RESTITUE
DU TRAVAIL HUMAIN.

J’ai formé il y a bien dix ans, une idée fausse qui peut conduire à quelque idée juste ; cela est arrivé plus d’une fois, et je crois même que personne n’échappe à cette condition, de se tromper d’abord ; je fais exception pour le polytechnicien, parce qu’il a appris des autres un certain nombre d’idées toutes faites et incontestables, dont il ne tire jamais rien. Mais voici l’histoire de mes lentes et pénibles méditations sur nos machines ; j’ai le sentiment qu’elle ne sera pas inutile à quelque esprit vif, mais trop peu obstiné, qui peut-être ne songerait point de lui-même à chercher par là.

Je revins d’abord aux machines les plus anciennes, parmi lesquelles l’arc retint le mieux mon attention, par cette beauté de l’arme et du geste que les artistes ont consacrée. Je me rendis familière d’abord cette idée bien connue, et peut-être trop vite connue maintenant, que l’arc ne travaille point du tout pour le chasseur, mais restitue seulement le travail que les

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