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Page:Alain - Le Citoyen contre les pouvoirs, 1926.djvu/31

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PROLOGUE D’AVANT-GUERRE


L’ancre n’a pas mordu. Je veux dire que le débat n’a pas DÉFENSIVE
OU OFFENSIVE.

L’ancre n’a pas mordu. Je veux dire que le débat n’a pas pu s’accrocher solidement dans le dessous de la politique. Le gouvernement manœuvre bien, pour son propre salut. Il fuit devant la discussion. Il se borne à répéter toujours le même discours : « Les armements allemands sont un fait que nous n’expliquons pas, que nous ne voulons pas expliquer. Nous devions prendre des mesures de sûreté ; toutes celles qui étaient convenables ont été examinées et rejetées unanimement par spécialistes, sauf une, qu’il s’agit de voter au plus vite. Délibérez, puisque vous y tenez ; mais cela ne changera rien ; il n’y a point d’autre issue. Vous vous répétez et nous répétons. Des députés qui restent maintenant contre nous, nous n’en gagnerons pas un. De ceux qui se sont formés en carré autour du drapeau, nous n’en perdrons pas un. La chose est réglée, et toutes vos paroles sont perdues. »

Discours pour les enfants. Si la pensée des gouvernements est réellement enfermée dans ces limites,

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