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Page:Alain - Le Citoyen contre les pouvoirs, 1926.djvu/36

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LE CITOYEN CONTRE LES POUVOIRS

parti de la guerre soutient ouvertement. Ainsi, dire que notre politique extérieure est au-dessus des partis, c’est ne rien dire. Elle dépend de mille façons du groupement des partis. Les radicaux au pouvoir, ce serait comme une déclaration de paix, et peut-être la seule possible. Que les hésitants pèsent bien cela.

6 juillet 1913.

Tous ces débats sur la loi de trois ans seront une leçonSOMMES-NOUS
EN RÉPUBLIQUE ?

Tous ces débats sur la loi de trois ans seront une leçon pour les citoyens. Ils comprendront combien nous sommes loin encore de la véritable République, puisqu’il leur est ouvertement déclaré que la conduite de la politique extérieure et de la défense nationale ne peut être soumise aux citoyens. Et les conséquences de cette doctrine ne sont pas petites ; la guerre en peut résulter, malgré les affirmations pacifiques des gouvernants eux-mêmes. Car, en même temps qu’ils affirment leur bonne volonté, ils laissent supposer que les vraies raisons de leur politique sont cachées et doivent rester cachées. Cela n’est point fait pour calmer les alarmes allemandes. En somme, pour ce renversement étrange de notre politique intérieure, le danger est le même que si nous avions un roi.

Nous aurons à conquérir le droit de délibérer sur la paix et la guerre, sur les alliances, sur les négociations. Mais le peuple n’agit que par des lois, c’est-à-dire indirectement. Nous devrons donc réclamer des lois bien claires sur le droit de paix et de guerre. Remarquez que depuis dix ans environ on

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