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Page:Alain - Lettres à Henri Mondor, 1924.djvu/33

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TROISIÈME LETTRE

et comme par jeu, répartir mythologiquement les fonctions dans ce corps humain, si émouvant à observer ? Je crois qu’on le peut sans grand péril, logeant la combinaison et les abrégés dans le front mathématicien, et concédant à ce réduit de toute algèbre le pouvoir d’élaborer, en raccourcissant ce parcours qui va d’un sens à l’autre, et qui, dans l’athlète, contourne au contraire les moindres muscles et en communique assurance au tout. Dans le haut de la tête, logeons maintenant ces actions séparées aussi, et intelligentes, mais sans jugement, qui font le train des métiers ; car, comme on pense souvent par abrégé, on agit aussi presque toujours par abrégé, comme si quelqu’un jouait de la lyre, ainsi qu’il arrive, sans y intéresser assez le cœur. Tout l’arrière de la tête représenterait alors les sens et les muscles ainsi que les viscères, mêlés en un