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Page:Alain - Lettres à Henri Mondor, 1924.djvu/85

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NEUVIÈME LETTRE


Il faut terminer, vaille que vaille, cette suite de pensées heureuses et libres, quelques-unes errantes, et qu’il faudrait reprendre et rattacher ; mais l’aiguille des saisons qui court maintenant sur la terre en ombres et lumières chaque jour changées, semble raccourcir le temps ; les heures accélèrent leur ronde, et cette fin de la lune pascale marque le retour de travaux moins libres. Soyons gardés de plainte. Ce cours des choses, qui n’a pas égard, c’est trop peu de l’accepter, il faut l’aimer. C’est ce qui nous donne prise, comme au coureur le poids et le sol dur. Recevant ainsi