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Page:Alain - Quatre-vingt-un chapitres sur l'esprit et les passions, 1921.djvu/282

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des cérémonies

mais maintenant nous le voyons. De moins en moins nous lirons tout bas en parlant. L’homme n’a guère changé, que je crois ; mais voilà pourtant un progrès d’importance, car l’œil parcourt cet objet intelligent ; il choisit son centre et y ramène tout, comme un peintre ; il recompose ; il met lui-même l’accent, il choisit les perspectives, il cherche le même soleil sur toutes les cimes. Ainsi va le promeneur à pied, quoique toujours trop vite, surtout jeune et fort ; il n’est que le boiteux pour bien voir. Ainsi va la prose, boîteuse comme la justice.