Aller au contenu

Page:Alain - Système des Beaux-Arts.djvu/48

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

CHAPITRE X

TABLEAU DES BEAUX-ARTS

Énumérons maintenant les arts, grands et petits. Les premiers sont naturellement ceux qui disposent le corps humain selon l’aisance et la puissance, et d’abord pour lui-même. Ce qui caractérise ces arts, c’est que le spectateur n’en peut juger, sinon par une imitation qui le dispose de même, ou bien d’après une tradition qu’il a lui-même éprouvée. Telle est la danse et toutes ses variétés, qui sont la politesse, l’acrobatie, l’escrime, l’équitation, et en général tous les arts qui délivrent de la timidité, de la peur, du vertige et de la honte. Ces arts peuvent être appelés arts du geste, ou encore arts mimiques, parce que l’imitation en est le moyen principal et aussi parce que leur effet, qui dominera ensuite sur tous les arts sans exception, est de déterminer toute l’expression des émotions contre l’effet de la surprise et des passions, toujours ambigu. À ces arts, et principalement à la politesse, se rattache l’art du costume, et les arts subordonnés du tailleur d’habits, du bijoutier et du coiffeur. Et il est à propos, afin d’éclairer tous ces arts ensemble, de faire remarquer qu’ils ne sont qu’accessoirement pour le plaisir du spectateur, mais qu’ils ont essentiellement pour fin le plaisir de l’acteur