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Page:Alanic - Les Roses refleurissent.pdf/113

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les projets d’Adrien. Je m’y suis prêté par complaisance, pour ne pas contrarier son caprice de malade. J’espérais que le temps s’écoulant, et ses nerfs devenant plus calmes, il se rendrait compte de l’impossibilité de réaliser ses desseins au terme convenu. C’est matériellement impossible. J’en suis plus que jamais persuadé. Mais voici que les circonstances exaspèrent sa fantaisie et la rendent plus pressante. Inutile de le raisonner. Je ferai tout au monde pour le seconder et il n’aura pas lieu de s’en prendre à moi, si les plans qu’il caresse n’aboutissent pas. Cela, je vous le promets, à vous dont l’opinion m’est si précieuse et devant qui j’ai tenu à me justifier !

Il lui serrait ardemment les mains entre les siennes. Aux accents de la voix chaude qui pénétrait son cœur, Estelle ne se souvenait plus des anxiétés qui l’avaient oppressée. En souffrant, elle avait surtout senti combien elle aimait.

Les pensives langueurs de l’absence se lisaient clairement dans ses yeux. Renaud ferma, d’un baiser, les longues paupières :

— Toujours, à toujours !

Elle répéta très bas, de toute son âme, la formule du serment :

— À toujours, toujours !…