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Page:Alanic - Les Roses refleurissent.pdf/124

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saccadée, en lançant chapeau et bâton d’un geste violent. Renaud est en congé depuis cinq jours…

La jeune fille dut s’appuyer des deux mains à la table où elle dressait le modeste couvert du dîner. Elle eut l’impression que tout vacillait autour d’elle. Adrien, emporté par sa colère et son inquiétude, continuait, sans voir ce trouble, son rapide récit. Se souvenant que Jonchère se rendait vers cette heure, quotidiennement, à la Vie mondaine, il avait tenté d’obtenir des explications immédiates, par le téléphone. Après une sempiternelle attente au bureau de poste, on lui répondait enfin du journal, et c’était pour lui apprendre l’absence de M. Jonchère, en refusant — d’ailleurs courtoisement — les renseignements complémentaires.

— Ce qu’il y a de certain, concluait Gerfaux avec fureur, c’est qu’il est libre et que nous l’attendons encore ! Il n’a pas daigné nous aviser de ses intentions. Tout cela me semble singulièrement contradictoire avec ses protestations si récentes. Est-il demeuré à Paris ? A-t-il pris le chemin des écoliers pour nous rejoindre ? Mystère !

Estelle cherchait éperdument une hypothèse consolante.

— Peut-être M. Jonchère a-t-il été appelé en Algérie, près des siens, insinua-t-elle.