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Page:Alanic - Les Roses refleurissent.pdf/169

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— C’est bien un mariage qui vous est offert… Je vous ai avertie d’un sacrifice absolu de votre liberté. Mon ami — ce point doit être considéré — jouit d’une fortune honorable, bien qu’amoindrie ces dernières années. Et naturellement, il prendra les dispositions nécessaires pour vous assurer l’avenir, s’il disparaissait.

La jeune fille serra son front dans sa main gantée, les yeux clos, essayant de s’isoler, d’écouter en elle-même l’écho des paroles prodigieuses. Jetée en pleine irréalité, elle se sentait aussi incapable de réflexion que si elle eût roulé sur la pente d’une montagne à pic. Dans ce tumulte intime, une curiosité inquiète se faisait jour, dominant bientôt toutes les autres sensations… Qui donc était en jeu ?… Quel était l’homme à qui on prétendait la lier par un engagement indissoluble ?

Quand elle écarta la main, dans un geste indécis, son premier regard révélait son anxiété secrète. Elle balbutia, l’air transi et effrayé :

— Je ne sais quoi vous répondre… Et puis… avant tout… il faudrait que je connusse le… la personne dont il s’agit.

La physionomie de M. Marcenat s’éteignit, comme si le crépuscule obscurcissait soudain la pièce claire.

— C’est juste, dit-il simplement.