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Page:Alanic - Les Roses refleurissent.pdf/179

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une hâte cupide ? Leurs situations étaient si inégalés. Ne penserait-il pas qu’en apportant ce prompt consentement, elle avait surtout songé à profiter d’une occasion exceptionnelle et à conclure, sans délai, une affaire avantageuse ?

— Monsieur, bégaya-t-elle, cédant à cette alarme, monsieur, je vous en prie… avant tout… ne croyez pas… que ce soient la convoitise… et l’intérêt… qui me déterminent…

Il ne prit garde qu’à ce dernier mot et, tressaillant d’espoir, se pencha vers elle :

— Alors, vous acceptez ? J’ai bien compris, n’est-ce pas ?

Estelle ferma les yeux. Le sang quitta son visage, et entre ses lèvres, blanches et sèches, passa, comme un souffle, la réponse sans appel :

— Pouviez-vous en douter ?… Je suis confuse de l’honneur que vous me faites en me choisissant… Je redoute seulement de ne pas m’en trouver assez digne.

La phrase, débitée sans une inflexion, semblait conventionnelle, apprise par cœur. Elle se désola de son impuissance à exprimer ce qui était, en elle, si convaincu et si chaleureux. Mais M. Marcenat n’attendait, sans doute, rien au delà. Cette réplique formaliste et banale parut lui suffire. Il dit, la voix altérée d’émotion :