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Page:Alanic - Les Roses refleurissent.pdf/184

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leurrer pour me buter ensuite à l’inéluctable, repartit M. Marcenat, aussi simplement qu’il eût complété un théorème mathématique.

Elle fut navrée de ce pessimisme. Alors, à contrecœur, il expliqua, pressé d’en finir avec le récit trop pénible :

— Aux premiers troubles observés, — diminution de vision, indécision des contours, — je consultai un de mes amis, oculiste établi à Tours. Il diagnostiqua un décollement de la rétine. C’est — vous le savez probablement — la cécité à échéance plus ou moins longue, le miroir, en un mot, dont l’étain se dégrade et qui perd ainsi le pouvoir de réfléchir les images. Vous supposez aisément l’effet produit sur moi par ce coup de massue… Je suivis avec soin les prescriptions destinées à enrayer le mal. Je restreignis mon activité : j’évitai les secousses des locomotions trop violentes. Ma vue diminuait toujours graduellement. Et je retardais de consulter à nouveau, avec l’appréhension d’un arrêt plus terrible. Enfin, le médecin que j’allai trouver, dans une autre ville, plus perspicace et plus expérimenté, reconnut la présence de la cataracte, trop opaque déjà pour qu’il pût étudier l’état du fond de l’œil. Ce mal est presque un phénomène, assure-t-il, à mon âge. Il veut y voir la conséquence d’un choc traumatique,