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Page:Alanic - Les Roses refleurissent.pdf/188

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À cet énoncé des matérialités inévitables, l’enthousiasme de sacrifice et de charité, qui excitait silencieusement Estelle Gerfaux, se refroidit par degrés. La jeune fille reprit le sens de ce qui, momentanément, s’était éclipsé. Elle revit le grand salon pompeux et, par la portière entr’ouverte, le boudoir modem-style aux meubles tarabiscotés et les rideaux de soie, et les saxes mignards, et les japoneries grimaçantes, et le portrait, qui, du plafond à la plinthe montrait Mme Marcenat, serrée dans une amazone, et appuyant sa tête rieuse sur l’encolure de son cheval.

Au milieu de ce décor hostile, Estelle évoqua, par surcroît, la figure dédaigneuse de Mme Dalyre, la toisant avec défiance. À cette imagination, une panique la révolutionna.

Et glacée jusqu’aux moelles, elle s’enfuit, après le bref adieu, comme un poltron qui se sauve de la bataille.



XIV


Adrien, le soir de ce jour, la dernière leçon terminée, s’asseyait à son bureau pour y transcrire une idée musicale. Son stylographe resta en suspens au-dessus de la page rayée de portées. Estelle,