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Page:Alanic - Les Roses refleurissent.pdf/19

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très ancienne notoriété poitevine, des maires, — voire des échevins, — des magistrats, des députés, l’avaient inscrit tour à tour dans les annales de la province. Et le titulaire actuel, conseiller général, jurisconsulte réputé au Palais et à la Faculté, érudit, philanthrope, rehaussait l’éclat de son ascendance par sa valeur personnelle : un de ces hommes, enfin, qui ne peuvent passer dans une rue de leur ville sans voir tous les chapeaux s’abaisser.

M. Busset, à deux paumes, lissa ses mèches clairsemées ; Mme Busset, d’une main agitée, vérifia la rectitude de sa broche, de son col de dentelle, et ses frisures implacablement noires. Estelle laissa tomber son ouvrage ; une flamme éclaira ses yeux obscurcis : M. Marcenat avait connu et estimé son père.

Le visiteur, en colloque avec la servante, dans le vestibule, élevait la voix :

— Inutile d’ouvrir le salon. Je n’ai qu’un simple renseignement à obtenir de Mlle Gerfaux. Je l’attendrai ici…

Mais Mme Busset se précipita. Une si belle occasion d’introduire un personnage d’importance dans le temple bouton d’or et chaudron ! M. Marcenat dut céder à ses instances et pénétrer dans la pièce enténébrée, fleurant le moisi et la naphta-