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Page:Alanic - Les Roses refleurissent.pdf/213

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Caroline crut pâmer de saisissement. Estelle, Estelle, favorisée d’une pareille chance ! Et tout cela s’était comploté à son insu ! La petite guêpe ne se pardonnait pas son aveuglement. Ce qu’Estelle avait dû rire à ses dépens, sous cape ! Cette fille, qu’elle regardait comme une naïve, presque comme une niaise, se révélait plus matoise et plus rouée qu’elle-même, pour avoir réussi, sans tapage, cette magnifique affaire !… Estelle Gerfaux, dame et maîtresse chez le frère, en possession de l’autorité, du luxe, du confort, tandis qu’elle-même, Caroline, croupirait en d’humbles fonctions subalternes, quasi femme de chambre chez la sœur !

Elle lacéra son mouchoir, dans un paroxysme de rage, avec le regret de ne pouvoir exercer ses ongles de même sur la figure de son amie d’hier. Ces Gerfaux maudits avaient été créés et mis au monde pour la torturer ! Après le frère, la sœur ! L’aversion jalouse, longtemps couvée, éclatait en exécration. Il lui semblait que le bonheur d’Estelle se faisait à son préjudice.

Faudrait-il assister, passive, à ce triomphe insolent ?… Oh ! la confondre, l’écraser !… Furieusement, Caroline chercha dans sa petite cervelle venimeuse. Un moyen ?… un moyen de nuire à Estelle, sans se compromettre elle-même ?

Comment faire usage de ce qu’elle savait et le