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Page:Alanic - Les Roses refleurissent.pdf/239

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mêmes, sur le chemin de la ville du Lys rouge, retrouvèrent leur première gaieté et leur aisance amicale.

Déjà ils pouvaient ensemble égrener des souvenirs. En traversant la Lombardie, ils avaient vu ces mêmes plaines fertiles, ces champs de maïs, ces ormeaux où la vigne se suspend en festons. Mais le paysage bientôt se modifiait, prenait un caractère de sévérité et de grandeur. Les Apennins dressaient leurs pentes abruptes, hérissées de génevriers et d’ajoncs, entre lesquelles se creusaient des vallées profondes où les rivières desséchées laissaient seulement quelques filets d’eau courante, dans un large lit de galets. Des tunnels et des tunnels ; encore le fleuve de cailloux et l’aride montagne. Mais tout à coup l’horizon s’élargissait ; la plaine toscane se déroulait, pleine de délices, baignée d’une lumière argentée, avec sa première ville, épanouie en corbeille rose : Pistoia.

— La préface de Florence, dit M. Marcenat, agité maintenant d’une attente joyeuse.

Et désignant une jeune Anglaise, tout de vert habillée, assise, une fleur à la main, comme un modèle qui garde la pose :

— Et voici le premier Botticelli.

Mais le soleil aveuglant obligeait à baisser les stores. La cohue des touristes obstruait le couloir.