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Page:Alanic - Les Roses refleurissent.pdf/266

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ressée à la répression de pareils abus, aussi lâches que nuisibles. Personne, en effet, n’est à l’abri de ces attaques sournoises. La lettre anonyme, c’est l’arme facile et envenimée que le premier venu peut lancer où il lui plaît, pour assouvir son inimitié ou sa malice. Renvoyer indemne l’auteur convaincu d’une si basse intrigue, ne serait-ce pas promettre l’impunité à la tourbe des haineux, des jaloux, des névrosés, pressés de satisfaire leur rancune, leurs ambitions cupides, leur manie perverse, fût-ce en détruisant la réputation, le bonheur, la paix, de tous ceux qui leur portent ombrage ? Il appartenait à la loi, chargée d’assurer le repos des citoyens, de faire exemple pour décourager de l’imitation l’engeance méprisable des traîtres et des diffamateurs occultes.

— Bravo, maître, dit tout bas un petit stagiaire imberbe, debout près de Mme Dalyre, et ébauchant, du bout de ses doigts, un applaudissement furtif.

— Je n’avais jamais entendu M. Marcenat prendre ce ton de catilinaire, chuchota un autre. Ce n’est plus une plaidoirie, mais un réquisitoire.

— Dommage qu’il ne débride pas cette fougue plus souvent, remarqua un troisième. Il est superbe, ainsi rugissant. L’adversaire aura de la