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Page:Alanic - Les Roses refleurissent.pdf/287

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— Pourquoi ne vous serviriez-vous pas de ce costume et de ce cadre pour un ballet ? insinua Mme Dalyre, offrant les muffins et les toasts avec le bon avis. Songez-y bien. Facilement, on vous trouverait un librettiste. Et je puis vous procurer un Mécène très influent.

Mystérieuse et importante, elle acheva dans un chuchotement, ses coudes nus sur le guéridon, et faisant jouer ses bagues :

— Figurez-vous que le hasard m’a dotée d’un voisinage des plus intéressants. Le directeur principal d’un grand journal parisien est devenu propriétaire de la belle villa contiguë à la mienne. Sa fillette a guéri, ici, l’an dernier. Il s’est engoué du pays, et rêve de le transformer. Si ses projets immenses se réalisent, avant peu d’années, les Sables rivaliseront avec Biarritz, et une ville d’hiver s’élèvera dans nos bois de pins. Il dispose d’une puissante publicité : le miracle s’accomplira, nous l’espérons tous. Aussi M. Castien est-il vite devenu populaire ici. C’est lui le deus ex machina de notre fête. J’ai pensé, monsieur Gerfaux, que ce serait là pour vous une relation utile. Dès ce soir, je vous présenterai. M. Castien a accepté de dîner ici, sans cérémonie, sa femme et ses enfants étant absents aujourd’hui. J’ai pu leur rendre quelques services de bon voisinage, ajouta la veuve, dis-