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Page:Alanic - Les Roses refleurissent.pdf/289

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fines et jeunes sous l’étroit fourreau de crêpe mauve, les épaules tombantes enveloppées d’une écharpe de dentelles anciennes, que retenait, sur la poitrine, une barrette de brillants.

Pendant qu’elle s’acharnait à fixer une mèche rebelle, une autre image surgissait, dans le champ du miroir. Quelqu’un sortait de la pièce voisine, arrangée en bureau pour M. Marcenat, s’approchait doucement, et, sans qu’elle eût à se retourner, Estelle recevait, par le mirage, le regard souriant qui cherchait le sien.

— Comme vous vous faites belle ! murmura Vincent. Et quelle bénédiction d’avoir enfin des yeux pour vous admirer !

Elle sentit la tiède caresse des lèvres qui frémissaient sur sa tempe, et rougit comme une fiancée au premier baiser.

Une fantasmagorie d’apothéose éclatait aux larges fenêtres, se réverbérait en incandescences, autour de leurs deux silhouettes, dans la glace. La vie, alanguie aux heures chaudes, se réveillait en cette fin de jour, et de gaies rumeurs montaient du dehors, invitantes.

— Vous plaît-il de venir faire une courte reconnaissance sur le quai, pendant ce quart d’heure qui nous reste ? proposa Vincent.

— Oh ! oui, accepta-t-elle joyeuse.