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Page:Alanic - Les Roses refleurissent.pdf/61

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les roses et les lilas ! Avant de s’y laisser entraîner, M. Marcenat voulut se libérer d’un souci qui le tourmentait. Mme Adèle avait enfin battu en retraite, le laissant seul avec le frère et la sœur. L’avocat commença, presque timidement :

— Pardonnez-moi une réflexion indiscrète. Vous me savez trop votre ami pour vous en froisser. Mais il ne suffit pas d’un abri et de l’air du temps. Mon cher artiste, vous ne devez vous remettre au travail qu’avec une santé résistante, affermie par un repos prolongé. Je serais blessé que vous manquiez de confiance en moi, l’un et l’autre… D’ailleurs, le plan de la crèche ayant été accepté par notre Comité, il est à propos que je vous en remette le prix.

Il tirait à demi son portefeuille. Adrien l’arrêta d’un geste de remerciement et de refus.

— Vous êtes trop bon, monsieur, balbutia-t-il, très rouge, et si nous avions réellement besoin… mais…

Impuissant à traduire ses sentiments, il s’esquiva vers le piano, et attaqua, sur le clavier jauni, une fugue de Bach. Estelle, demeurée en face de M. Marcenat, dit avec émotion :

— Votre prévoyance ne néglige rien, monsieur ! Mais rassurez-vous ! Je pense pouvoir attendre le rétablissement complet d’Adrien avec nos petites