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Page:Alanic - Les Roses refleurissent.pdf/77

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V


Jonchère était arrivé le vendredi de la Pentecôte, comptant repartir le lundi soir. Mais huit jours s’écoulèrent sans qu’il se décidât à quitter Lusignan.

Cependant Estelle fut obligée de se rendre à Poitiers pour des courses indispensables. Elle prit le premier train du matin, revint par le suivant, et, pour éviter la traversée de la petite ville au retour, elle descendit le sentier sous bois qui conduisait à la Vonne.

Au premier détour de l’étroite allée, Mlle Gerfaux s’arrêta net, éblouie comme si un jet de flamme eût fusé du sol. Celui auquel elle ne pouvait s’empêcher de penser était assis là, sur le tronc d’un orme abattu. Il se levait et venait vers elle.

— J’avais deviné que vous passeriez par ici !

Renaud, avec autorité, s’emparait des menus colis et du petit sac. Stupide, sans parole, elle le laissait faire. Il se mit en marche près d’Estelle, dans le sinueux chemin. Et il semblait à la jeune fille qu’ils se mouvaient dans un brouillard d’or,