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Page:Alanic - Les Roses refleurissent.pdf/99

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garde au teint endommagé de leur aimable hôtesse…

Mme Marcenat, en cette période sacrifiée, avait alors mandé sa belle-sœur et quelques parents de son mari. Mme Dalyre, en retour, l’aidait à son office de maîtresse de maison et utilisait toutes les ressources du pays pour la distraction de la petite société. Ainsi s’était-elle souvenue du musicien, hospitalisé dans la vieille maison, et vite, l’auto s’était élancée de Marigny à Lusignan.

— M. et Mlle Gerfaux sont, je pense, au jardin, annonça la mère Adèle, en poussant la porte entrebâillée de ses voisins.

Les deux dames, sans plus de façon, pénétrèrent dans le vestibule et firent irruption dans le verger. Le frère et la sœur se tenaient, en effet, sur la terrasse. Adrien laissa tomber son livre, et se dressa, effaré de l’invasion. Estelle, occupée à égrener des groseilles dans un saladier, se recula précipitamment, en cachant ses mains rosées par le jus des baies.

Mais le regard des visiteuses glissait sur la jeune fille avec indifférence. L’artiste seul les intéressait. Serait-il capable d’amuser quelques-unes de leurs heures désœuvrées ?…

Le premier examen fut favorable : une tête à la Daudet, un fin profil, un front blanc embroussaillé de mèches brunes. Il était plutôt gentil, ce garçon !