Aller au contenu

Page:Albanès,Les mystères du collège,1845.djvu/113

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
105
DU COLLÈGE.

Arrivé là, il coupe avec l’adresse la plus extrême le premier brin de laine de la lisière d’une des manches du gilet de tricot de laine du pion, s’en empare, puis marche à reculons jusqu’à son lit, absolument dans la position d’un ouvrier cordier dans l’exercice de ses fonctions ; et c’est le cas de le dire, plus il reculait, plus il avançait dans sa besogne. Enfin, Frédéric regagne son lit, s’y replace sans bruit, prend position les yeux tournés du côté du pion, et tenant en ses doigts le précieux brin de laine.

« Ah ! je tiens mon affaire, se dit-il, et de ton gilet, mon ami, je vais me faire une superbe balle dont, par l’effet du




hasard, comme cela arrive toujours, tu pourras bien, aux heures de récréation, recevoir quelques bons coups dans le dos. »

La balle de Frédéric avait atteint déjà une fort belle grosseur, mais il ne se lassait pas. Tout à coup il sent une résis-