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Page:Albanès,Les mystères du collège,1845.djvu/62

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MYSTÈRES

à la première occasion, toi. — Ah ! oui, si tu peux. — Tiens, il faut que je remette une autre ficelle à mon bilboquet, prête-moi donc ton canif pour la couper. — Tiens, le voilà. » Le malicieux le prend et le laisse tomber de telle sorte que la lame se casse. « Eh bien, tu n’es pas content ? Mais, mon cher, c’est une preuve que ton canif était très-bon, qu’il était en véritable acier. » Et chacun de regarder la lame cassée avec autant d’attention que certains amateurs en apportent dans l’examen d’une lame de Tolède.

Au bilboquet vient succéder le jeu de dames, jeu de combinaison comme on sait. Et c’est au milieu des conversations, du bruit, des exclamations de ceux qui gagnent, des mouvements en tous sens, des cris, De ce côté-ci ! de ce côté-là ! Adolphe, viens donc par ici ! Isidore, tu triches ! Armand, tu me paieras ça ! Julien, ce n’est pas bien ce que tu fais là, je ne partagerai plus mes confitures avec toi ! — Eh bien, moi, je garderai tout mon beurre pour moi ! oui, pour moi tout seul, et c’est dommage, car le beurre et les confitures ça va ensemble ! Oui, c’est au milieu de ce bruit qu’une partie de dames se fait aussi bien qu’une partie d’échecs au café de la Régence.

Et la main chaude ! Ah ! ce jeu-là n’est pas celui, tant s’en faut, que l’on préfère le moins dans les mauvais temps. C’est à qui y déploiera le plus de malice, c’est à qui y mettra le plus de ruse pour ne pas se faire deviner. Une fois on touchera à peine la main de celui qui fait ce qu’on appelle la